Faites (vous) plaisir, offrez (vous) une oeuvre originale !

A propos de ...

- L'auteur

C’est grâce à un oncle passionné de photo que j’ai découvert, pas même âgé de dix ans, le miracle de la photo qui apparaît sur le papier plongé dans le révélateur. Pendant plusieurs années j’ai beaucoup pratiqué la prise de vue et le labo, puis je m’en suis éloigné suite à la perte de mon matériel.

En 2000, j’ai renoué avec la photo par le biais d’un premier appareil numérique. Après quelques années je me suis rendu compte que la pratique du numérique ne me satisfaisait pas totalement. J’ai donc amorcé un retour vers la passé en terme de matériel et commencé à utiliser toute une palette d'outils, de procédés et de formats, films 135, 6x6, 6x9, 6x12, 4X5, numérique, collodion humide sur plaque de verre de 4x5, 13x18 ou18x24, cyanotypes, papier salé...
J'utilise l'un ou l'autre de ces procédés suivant des critères variables et subjectifs, tels le coefficient de marée, l'âge du capitaine, mon envie du jour... et pourtant très sérieusement, mais en essayant de ne pas (trop) me prendre au sérieux.

Aujourd’hui, à 55 ans, même si je suis « auteur-photographe », je reste photographe amateur au sens premier du terme ; celui qui aime la photo.

- La technique

" C'est du numérique ou de l'argentique ? " me demande-t-on souvent...
" Ca dépend mon capitaine !!!" serait une réponse appropriée.

En effet, loin des intégrismes de tout poil et des petites "guerres" entre partisans de l'argentique ou du numérique, j'aime utiliser toute la palette d'outils mise à disposition du photographe.
Les deux mondes se complètent à merveille.

Nous avons à notre époque une telle étendue de possibilités techniques qu'il serait stupide d'abandonner ses boîtiers argentiques tout comme il serait aussi stupide de jeter l'anathème sur le numérique.

Mais j'avoue bien volontiers que j'ai une nette préférence pour l'argentique et les procédés alternatifs. J'aime utiliser du matériel qui m'a fait rêver à une époque et que l'on peut maintenant trouver à des prix tout à fait raisonnables. J'aime aussi pratiquer le moyen format et le grand format, là où le numérique n'est pas encore roi.
Et puis surtout, j'aime l'attente... à notre époque où tout doit être rentable, efficace et surtout immédiat. Je préfère de loin attendre d'avoir terminé un film, de l'avoir développé puis scanné ou tiré à l'agrandisseur pour enfin voir l'image espérée.
Il me semble que cette attente participe à la magie de l'image latente enregistrée sur le film.

- Des procédés alternatifs

Ces procédés dits "alternatifs" trouvent leur place tout au long de la chaîne; que ce soit à la prise de vue, au développement ou au tirage.
Ils permettent même de croiser les deux filières. On peut par exemple partir d'une photo numérique, imprimer un négatif sur un transparent avec une imprimante jet d'encre ou laser et obtenir un tirage cyanotype ou sur papier à l'albumine, voire même en faire un tirage à la gomme bichromatée.

Je pratique quelques procédés alternatifs à commencer par le développement de mes films au cafénol. Le cafénol est un révélateur plus proche de la cuisine que du laboratoire; il s'agit de préparer une solution de cristaux de soude, de vitamine C sous forme d'acide ascorbique en poudre ou de comprimés effervescents et de café soluble. Pour plus de détail, vous pouvez consulter mon blog.

J'aime aussi le cyanotype; c'est un procédé de tirage par contact simple dont la teinte bleue valorise certaines images. On peut aussi virer les tirages pour obtenir des tonalités plus conventionnelles. Il est possible aussi de produire des tirages sur du tissu, du verre ou du plexiglas.

Parmi les procédés de tirage par contact je pratique aussi le papier à l'albumine qui produit des tirages d'aspect satiné d'une grande richesse de détails. Il est assez facile à mettre en oeuvre; il s'agit de battre des blancs d'oeufs salés en neige, de les laisser décanter et de recueillir l'albumine au fond du récipient. On fait ensuite flotter une feuille de papier sur cette albumine pour qu'il soit enduit d'une couche fine et régulière. On laisse sécher le papier albuminé qui se conserve d'ailleurs très bien. Pour réaliser un tirage il faut ensuite sensibiliser l'albumine par flottaison sur un bain de nitrate d'argent, laisser sécher dans le noir puis insoler au travers d'un négatif. Pour terminer, on fixe et on rince.

Je pratique aussi à l'occasion la technique du collodion humide; c'est probablement le procédé le plus difficile à mettre en oeuvre et surtout à apprivoiser. J'écris apprivoiser car je ne pense pas que l'on puisse se targuer un jour de maîtriser ce procédé tant il est capricieux. Les causes d'échec sont multiples et parfois très difficiles à cerner. Mais toute la difficulté du procédé fait que la réussite d'une "belle plaque" est toujours un moment de grande satisfaction.

Procédé un peu magique s'il en est, la trichromie directe permet d'obtenir des images en couleurs à partir de trois prises de vue en noir et blanc; la première est prise à travers un filtre rouge, la seconde un filtre vert et la troisième un filtre bleu. Après développement et scannage des films on crée une nouvelle image dans un logiciel de retouche d'image. On colle alors dans la couche (R)ouge le scan de la prise de vue faite avec le filtre rouge, dans la couche V(ert), celle prise avec le filtre vert et dans la couche B(leu) celle prise avec le filtre bleu.
Pour en savoir plus : c'est ici.

Cette liste n'est bien sûr pas exhaustive; ma pratique ne se résume pas à cette liste et il existe quantité d'autres façons de produire des images sur papier.
Si ces procédés vous intéressent, je ne peux que vous recommander de visiter le site de Lionel Turban : Disactis.

© Luc Sarlet 2011